PREMIERE LECTURE – livre du prophète Isaïe 50, 4-9a.
PSAUME 68 « Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi ; c’est l’heure de ta grâce.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 26, 14-25
Isaïe continue de mettre en exergue cet élu qui a du prix aux yeux du Seigneur, soutien de ceux qui sont épuisés et désespérés, faisant ainsi de chacun de nous, (baptisé dans le Christ), garant du bien-être des autres. Jean par contre, dans l’évangile d’hier, faisait état du disciple élu, devenu traître pour des raisons inavouées. Matthieu remet une autre couche dans l’évangile aujourd’hui.
En effet la pâque approche, à la seule différence, qu’elle n’a pas le même aspect que les autres fêtes de pâques vécues entre le maître et ses disciples. Et ces derniers vont rapidement se rendre compte de la gravité de la situation : l’annonce avec insistance de la trahison du maître par l’un d’eux, transformera cette fête en inquiétudes.
Imaginez qu’en plein repas festif avec un ami cher, ce dernier vous annonce que vous êtes un traitre ! De deux choses l’une : soit vous perdez votre appétit, ce qui semble logique et même automatique, soit vous vous lancez dans une succession de questions à la recherche d’une explication plausible. En réalité, ni l’une ni l’autre réaction nous convient toute seule ; plutôt les deux à la fois à la manière des disciples qui, « Profondément attristés, (…) se mirent à lui demander, chacun son tour : Serait-ce moi, Seigneur ? » tous ont posé la même question à Jésus, même Judas, qui « depuis (…), cherchait une occasion favorable pour le livrer», et qui semble jouer les abonnés absents d’une réalité longtemps préméditée avec soin.
Il n’est pas courant dans nos habitudes, de nous rendre à l’évidence du degré de nos trahisons quotidiennes envers ceux qui nous sont chers, parce que ces trahisons sont justifiées par des motifs qui semblent apporter un plus dans notre vie. Et de motif, Judas en avait un, par sa question qui laisse perplexe: « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » la réponse, nous la connaissons : Trente pièces d’argent pour vendre Dieu, mais pas assez pour racheter notre fraternité et nos amitiés vendues au prix de la trahison !
« Je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête:
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles. » Ps 68
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.
Merci père curé