PREMIERE LECTURE – Lecture du premier livre des Rois 21, 1-16
PSAUME –5 «Comprends ma plainte, Seigneur. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 38-42
« Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. » une telle entreprise ne gênerait pas ceux qui sont sportifs, ce serait d’ailleurs une opportunité de remise en condition physique ; mais encore faut-il arriver à faire les milles pas pour lesquels nous sommes réquisitionnés si la demande est faite par quelqu’un qui nous agace et qui ne fait pas fie de notre liberté individuelle.
En ce début de semaine, nous continuons la relecture de la loi par le Christ et l’évangile du jour nous parle de la fameuse loi du Talion « Œil pour œil, dent pour dent ». Du latin « Talis » qui signifie « tel, ou pareil », la loi du talion stipulait qu’à une action fâcheuse correspondait une réponse similaire ou pareille. Dans le livre de l’Exode, Moïse en définit les règles qui sont d’un extrémisme qui oublie le caractère miséricordieux de Dieu sur son peuple : « si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. » (Exode 21, 23-25). Certainement que l’indiscipline à outrance, ainsi que le règne de la méchanceté au sein du peuple avaient fini par exiger de Moïse des réponses conséquentes et adaptées face à un monde sans foi et sans humanisme. C’est justement dans le but de rétablir ces deux éléments, la foi et l’humanisme que Jésus va prôner le retour à l’apaisement : « Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ». Ceci suppose implicitement deux choses : l’existence de la méchanceté et la nécessité de s’en détourner par nos réponses.
Bien qu’elle révèle un caractère parfois acariâtre, notre nature humaine est aussi capable du bien et d’amour. Il n’existe pas sur terre un être humain qui ne soit épris de bonheur, de justice et de paix. Nos réponses données à la haine et à la violence verbale ou physique, peuvent constituer des thérapies pour ceux qui ont fait de la méchanceté leur principe d’action. Faire deux mille pas avec celui qui nous réquisitionne pour mille, n’est donc pas un signe de faiblesse ni de d’impuissance, tout comme tendre la joue gauche à celui qui nous a giflé sur la joue droite n’est pas synonyme de résignation ; les deux réponses expriment tout simplement une grandeur d’esprit, mais aussi le sacrifice de la part de celui qui sait se situer au-delà des considérations qui n’aident pas à la construction d’une famille ou d’une société paisible.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Merci beaucoup père pour cette bonne méditation. Que Dieu te bénisse !
L’exigence de la loi d’amour et la fidélité à un Dieu miséricordieux va franchement à l’encontre de notre personnalité humaine. Franchement, on peut se demander si Jésus n’exagère pas un peu et ne nous en demande pas trop. Respecter la loi, n’est-ce pas déjà bien? D’ailleurs c’est ce qu’Il répond au jeune homme riche venu lui demander: »Que dois-je faire de la vie éternelle »? Et jésus répond automatiquement: « Obéis aux commandements ». Puis, parce que le jeune homme en demande plus: » Si tu veux être parfait, …puis viens suis-moi! »Jésus nous invite à un amour radical, à être miséricordieux comme le Père. Si nous pensons que c’est trop nous demander, Jésus ne se lance pas dans une explication théologique. Il donne sa vie par amour, en mourant sur la Croix. A tous nos arguments, Il ne nous propose rien d’autre que la Croix, sur laquelle son amour infini a vaincu le mal et la mort et qui rutile pour toujours de la lumière de la Résurrection.Voilà, rien de plus, mais que le chemin est dur. Merci Père de nous rappeler avec énergie et sobriété à quoi engage vraiment de marcher à la suite du Christ.