La croix glorieuse
PREMIERE LECTURE – Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2, 6-11
Psaume 77 (78) « N’oubliez pas les exploits du Seigneur ! »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3, 13-17
Nous est-il déjà arrivé, en tant que chrétiens, de croire que notre relation avec Dieu peut se faire en dehors de la foi en Jésus-Christ ? Si tel est le cas, alors, nous sommes les plus à plaindre, car ce terme désigne justement ceux qui appartiennent au Christ sans lequel rien n’est possible en Dieu.
La lettre aux Philippiens retrace l’itinéraire du Fils de Dieu, venu de son Père, abaissé jusqu’au ridicule de l’humain et élevé au-delà de la finitude terrestre pour « que toute langue proclame : Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. » C’est là, le principe de la révélation, qui retrace l’histoire de l’arrivée de Jésus dans le monde. La présence du Christ dans le monde et sa proximité avec l’être humain, ne doivent pas altérer son identité et son origine : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu ». Jean dans le prologue de son évangile reprendra cette réalité sous d’autres formes : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1, 1). Ce Verbe a pris la condition de serviteur en habitant parmi nous, et il estdevenu semblable aux hommes. C’est certainement pour ça que l’humanité a du mal à comprendre le sens de notre foi en Jésus-Christ, car jamais Dieu n’a physiquement habité au milieu du peuple d’Israël. Jésus doit donc expliquer à Nicodème ce que l’entendement humain ne peut comprendre de lui-même. Première leçon : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » La vie de Jésus ne se réduit pas à son passage terrestre. Il est du Père et il appartient au Père. Deuxième leçon : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » En effet, Dieu envoya les serpents mordre les fils d’Israël au désert en réponse à leur désobéissance au Seigneur. Et suite à l’intercession de Moïse, ordre lui fut donné par Dieu de dresser un serpent en bronze. Ainsi, tous ceux qui étaient mordus trouvaient leur guérison en fixant le serpent en bronze. (Nombres 21, 4-9) L’explication est simple ; de même que l’antidote vient du venin du serpent, de la colère de Dieu, découle sa miséricorde. Le Christ est l’antidote de nos péchés, et de nos doutes. La fête de la croix glorieuse que nous célébrons aujourd’hui nous invite à regarder au-delà de la croix du Christ et de nos souffrances, la victoire du bien sur le mal. Elle nous invite aussi à fixer notre regard vers cette croix, pas en signe de lamentations, mais comme source d’énergies pour nos combats quotidiens, à travers notre foi qui est le socle de notre relation avec Dieu, même si en matière de foi, seuls les initiés peuvent comprendre le langage de la croix.
Pata KANGUÈ, Cssp.
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Merci Père Etienne pour ce beau commentaire sur les lectures de ce jour.Nous ne pouvons vivre cette journée de façon mièvre et insignifiante. »Que jamais je ne me glorifie, sinon dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, lui qui est à jamais crucifié pour moi, et moi pour le monde! » C’est saint Paul qui nous l’affirme. La Croix du Christ ne peut devenir l’objet de nos petites dévotions. .Elle est le signe du prix payé par le Fils de Dieu pour notre salut, et cela sans aucun mérite de notre part, que du contraire! Elle est aussi et surtout le signe de l’amour qui se donne jusqu’au bout, jusqu’à l’humiliation extrême, l’amour pour nous.Elle est ainsi devenue définitivement le signe glorieux de la victoire du Christ sur le mal et la mort. Il nous reste à l’accueillir et à marcher à sa suite.Et c’est ici que ça se corse: il nous faut marcher sur ses traces! Pas de jardin de Pâques sans passage par le Golgotha.. Merci Père Etienne