Actes des Apôtres 1, 1-11
Psaume – 46 (47)
Ephésiens 1, 17-23
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28, 16-20
Tandis que les apôtres regardaient Jésus, « il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Y a-t-il un homme sur terre, témoin oculaire d’un tel événement, et qui puisse rester insensible à la montée de Jésus vers le ciel ? Tous les symboles y sont réunis, pour que l’homme reste à la fois stupéfait et triste : stupéfait par le caractère de la montée du Christ vers le ciel, véritable spectacle aux yeux de l’homme, dont le sens et la signification prennent le nom de miracle, réservé aux seuls initiés à la crainte de Dieu. Le caractère triste de cet événement quant à lui, repose sur le fait que cette montée de Jésus vers le ciel, laisse un arrière goût amer d’une satisfaction non achevée pour les apôtres qui auraient encore aimé jouir de la présence du maitre, avec tout ce que cela comporte comme avantages. Comment donc ne pas rester là à regarder vers le ciel, puisque ce ciel est désormais pour l’humanité, le lieu où siège Celui qui est venu sauver le monde ?L’homme doit tout au ciel, notamment l’origine de sa sanctification en Dieu dont le ciel est le trône, selon sa Parole à Isaïe : « Le ciel est mon trône, et la terre, l’escabeau de mes pieds. » (Isaïe 66, 1). Il n’est donc pas possible que notre regard et nos prières ne soient pas levés vers le ciel, car c’est là qu’est désormais assis le Christ, là où Dieu « l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. » Le porteur de la rédemption du monde a donc déplacé son siège de la terre sur laquelle il a vécu avec ses apôtres et l’humanité entière, vers le ciel, trône de son Père. C’est en fin de compte, le sens de l’interpellation des deux hommes en vêtements blancs : « pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Toute vie en Jésus nécessite d’être vécue dans le quotidien, plutôt que dans l’admiration béate de sa montée vers le ciel, compris comme lieu géographique. L’interpellation faite aux apôtres remet en évidence, la réalité d’une foi concrète, dépourvue de son côté spectaculaire qui est parfois plus attirant que la personne du Christ elle-même. Le Christ ressuscité d’entre les morts et assis près de son Père confirme deux choses : la première, selon le psaume de ce jour : « le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable, le grand roi sur toute la terre », la deuxième est celle que nous rappelle saint Paul en ce jour : ce Christ ressuscité, Dieu son Père « l’a établi au-dessus de tout être céleste ». Ce ciel, est donc désormais tout lieu dans lequel la présence réelle du Christ se manifeste par l’Esprit Saint que Jésus donne à ceux qui l’auront au préalable reconnu comme Fils de Dieu au-dessus de toute créature. Pata KANGUE, CSSp
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