Homélie du Dimanche de Pâques A, 09.04.2023, « Le tombeau vide »

Actes des Apôtres 10,34a.37-43
Psaume – 117 (118), 1.2,16-17.22-23
Colossiens 3, 1-4
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,1-9

Ceux qui sont au tombeau doivent  y rester puisque c’est leur demeure, ce qui n’est que très cohérent ; d’ailleurs l’expression qui leur est généralement consacrée est la suivante : « que la terre de nos ancêtres te soit légère !» or cette expression ne cadre pas du tout avec le Christ, car la terre dans laquelle il a été enseveli n’est pas celle de ses ancêtres ; le Christ est Fils de Dieu, descendu du ciel, c’est donc au ciel qu’il devait retourner. Une fois ces bases posées, le mystère de la résurrection du Christ devient accessible et avec lui celui du tombeau vide.

L’étonnement de Marie Madeleine face au tombeau vide relève du désir de se rassurer du devenir du Seigneur après sa mort : «  On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Il faut reposer le cadre ; tout le monde vient de vivre les terribles événements du procès, de la condamnation, du calvaire, de la crucifixion, puis de la mort et de l’ensevelissement de Jésus. La résurrection n’est donc pas à l’ordre du jour dans les mentalités, d’ailleurs des gardes sont postés près du tombeau afin d’éviter que les disciples de  Jésus ne volent le corps de leur maitre et ne fassent passer ce forfait pour une résurrection. Marie Madeleine est aussi de ceux pour lesquels l’ensevelissement de Jésus sonnait la fin de ces beaux temps de miracles et d’actions spectaculaires, car s’il ya un temps pour toute chose, eh bien, le temps des beaux jours s’en allé dans la tombe avec celui qui en était à l’origine, à savoir Jésus-Christ. Et pourtant, cette déception qui est désormais une autre seconde nature de ceux qui ont cru en Jésus, n’empêche pas Marie Madeleine de se pointer au tombeau du Christ, trois jours après son ensevelissement, c’est-à-dire, au moment précis où son corps commence le processus de décomposition. Il faut du courage, et plus encore de l’Esprit Saint en nous, pour espérer un miracle dans de telles circonstances. La résurrection est le moment paradoxal où le Christ vient s’asseoir dans le fauteuil que le désespoir a installé en nous. Et avec Marie Madeleine, nous apprenons que, là où le désespoir humain nous dicte sa loi, l’espérance en Jésus impose la puissance de Dieu sur nous. Et puisque le tombeau est la demeure des morts, celui du Christ ne pouvait logiquement qu’être vide…

Bonne fête de Pâques !

Pata  KANGUE, CSSp

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