Apocalypse 11, 19a et 12, 1-6a.10ab
Psaume 44
1 Corinthiens 15, 20-27a
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-56
Qu’est-ce-qui met certains d’entre-nous mal à l’aise dans la personne de la Vierge Marie, au point de faire d’elle la risée de la foi chrétienne ? Qu’est-ce-qui échappe tant à certains d’entre-nous dans le mystère de la Mère de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Ignorance ou refus volontaire de la connaissance, les adversaires de Marie portent bien leur caractéristique. Obnubilés qu’ils sont, par le spectre d’une Mère qui est au-dessus de tout conflit d’intérêt, et qui, par son silence et sa discrétion légendaires et imperturbables, fait parler tout le monde autour d’elle et à travers les âges, sans qu’elle-même ne parle.
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » Ces paroles sont d’Elisabeth, la cousine de Marie. Marie ne s’est donc pas octroyée elle-même la bénédiction. Cette bénédiction, elle la porte en elle, depuis qu’en elle, elle porte le Fils du Seigneur de l’humanité. Elle n‘a donc rien inventé, et rien cherché ; ni sa condition de mère du Seigneur, ni le Seigneur qui est en elle. Elle s’est mise à la disposition de la parole de Dieu. Il n’y a donc pas de raison de faire un procès interminable à Marie, cherchant à la dénigrer et à dénigrer son statut et son rôle dans le processus du salut, en la traitant de tous les noms le plus ignobles. Dans l’expérience quotidienne de la vie, lorsque notre petitesse nous empêche d’atteindre ceux qui vivent de leur succès ou de la gloire de Dieu, l’attitude la plus fréquente est de les dénigrer dans le but de vouloir les rabaisser à notre niveau de compréhension, proportionnel à notre petitesse. Marie est victime d’une jalousie et d’un esprit fermé de certains d’entre-nous, qui refusent de s’ouvrir au mystère de Dieu. Élisabeth détruit cette jalousie et cet esprit fermé du monde, en désignant Marie par son identité dans l’accueil qu’elle lui accorde, mettant ainsi fin à tout débat stérile au sujet de sa personne : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
« La mère de mon Seigneur » ! Voilà une appellation qui ne plait certainement pas aux détracteurs de la Vierge Marie qui ont vite fait d’extirper le fils de sa mère, afin de ne respecter que le fils, le Seigneur Jésus-Christ, auquel ils chantent tous les honneurs, toute la louange et toute la gloire. Or, dans cette appellation, Élisabeth dit deux choses à l’humanité : la première chose est que, même sur le plan humain, on ne saurait nier la maternité d’une femme vis-à-vis de son fils. Et dans ce principe, cette femme devient mère, porteuse et donneuse de vie. Rejeter ou ignorer la mère dès la naissance du fils, sous prétexte de l’importance du fils, c’est faire preuve d’un caractère insensé qui va à l’encontre de la nature. La deuxième chose que nous fait comprendre Élisabeth est que Marie est la mère du sauveur de l’humanité, que l’on l’accepte ou pas. Et à ce titre, elle est même beaucoup plus à craindre qu’on ne le pense. Une femme qui porte le fils de Dieu en elle, peut-elle être une femme quelconque à la merci de l’humanité pécheresse ? Ce n’est qu’une simple question de bon sens. Alors, si Marie nous dérange tant, c’est bien parce qu’elle échappe à toutes nos batailles de pseudo connaissances sur le mystère de son fils Jésus. Qui plus qu’une mère connait mieux son fils ? Nous gagnerions plutôt à adopter l’attitude d’Élisabeth, celle de reconnaitre la mère de notre Seigneur. Et ensuite, nous devons nous situer dans la recommandation de Marie elle-même : « désormais tous les âges me diront bienheureuse.» C’est justement là, que se trouve le problème de certains d’entre-nous ; mais quoiqu’il en soit, il y a une évidence qui s’impose à tous : la Vierge Marie est Mère de Notre Seigneur Jésus-Christ, instituée par Dieu lui-même. En cela, elle reste l’être le plus incompréhensible dans l’histoire biblique. Bienheureuse Vierge Marie, mère de Notre Seigneur.
Pata KANGUE, CSSp
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