Grandir dans Christ au service des autres – Homélie du Samedi de la 16è semaine du Temps ordinaire, 25.07.2020 Année A

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Saint Jacques, apôtre

PREMIERE LECTURE – Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4, 7-15
Psaume 125 (126) «Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20, 20-28

Il n’y a pas de plus grande courageuse dans la vie qu’une mère qui se bat pour la cause juste au profit de ses enfants. En ce jour où nous faisons mémoire de saint Jacques, L’évangile d’aujourd’hui nous montre une mère dont le courage est d’une ambition presque démesurée pour ses deux fils, Jean et Jacques, apôtres du Christ.

« La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande(…): Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton Royaume. »
Il ne faut surtout pas rire d’une telle demande qui peut paraitre ridicule à nos yeux, parce qu’elle exprime les élans d’une folie de grandeur portée par une mère qui veut le bien de ses fils ; loin s’en faut ! Il faut avoir compris la prophétie pour faire ce genre de demande. Deux éléments majeurs font de cette mère, une femme profondément instruite sur la personne du Christ : sa prosternation devant Jésus, et l’objet de sa demande.

Ne peut s’incliner en public devant Jésus que celui qui reconnait son identité, et du haut de son intelligence, la mère des frères Zébédée n’avait aucun intérêt à se ridiculiser devant tout le monde si ce Jésus n’était pas le Christ, le messie attendu par le peuple. Et au nom de cette évidence, Jésus est bien le seul à accorder la possibilité de siéger à sa droite et à sa gauche pour juger le monde. Pourquoi donc passer à coté d’une telle opportunité, d’autant plus que ses fils sont déjà apôtres ? Siéger à droite et à gauche du Fils de Dieu, n’est pas qu’un honneur, c’est présider à la destinée finale de l’humanité au moment où le Christ remettra tout à son Père en guise de la fin de sa mission. Le Christ ne semble pas réfuter le fond de la demande quand il répond à cette mère : « ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Cette mère n’a donc pas inventé cette réalité à venir qui existe bel et bien !

En tout cas, une chose est certaine : la demande de cette mère, bien qu’elle ne cadre pas avec les prérogatives du Christ, a au moins le mérite d’éveiller notre conscience sur la nécessité de demander à Jésus les choses existantes et conformes à notre vie. Cette demande nous enseigne aussi que la véritable prière est celle qui demande à Dieu des choses qui sont à notre portée, car Dieu ne nous accorde pas ce qui est au-dessus de nos ambitions. Le premier accès à droite et à gauche de Jésus, c’est d’être au service des autres en toute humilité.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Formidable commentaire! C’est la première fois que j’entends cette interprétation de l’Evangile. Comme vous le faites remarquer, d’habitude ce sont des réflexions réprobatives au sujet de cette mère ambitieuse que nous entendons. Mais vous touchez ici un aspect inattendu et pourtant essentiel de cette page évangélique.;. C’est bien la reconnaissance de l’identité de Jésus et sa mission que cette mère reconnaît et qui lui inspirent cette démarche. Et elle nous interpelle, parce que, lorsque nous nous adressons à Lui, avons-nous réellement , fait au plus profond de nous, cette démarche de foi préalable à toute vraie prière?
    Que Saint Jacques nous y aide. Merci père Etienne.

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