PREMIÈRE LECTURE – Lecture du livre du prophète Jérémie 14, 17-22
Psaume 78 (79) «Pour la gloire de ton nom, Seigneur, délivre-nous !»
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13, 36 – 43
Il ne fera bon vivre pour personne de participer à la fin du monde tel que décrite par Jésus à ses apôtres dans l’explication de la parabole de l’ivraie. Même si la vie quotidienne ne nous fait pas de cadeaux à cause des difficultés à pouvoir trouver notre équilibre social, matériel et affectif, la vie vaut quand-même la peine d’exister et d’être vécue. L’autre difficulté structurelle, celle de pouvoir toujours être en harmonie avec Dieu, résulte du fait qu’en l’absence de notre équilibre personnel, il n’est pas aisé de tenir les promesses d’une fidélité à Dieu à cause des exigences qui ne coïncident pas avec notre vie truffée de tracasseries.
L’on a reproché à la première évangélisation d’avoir surfé sur le sillon du paternalisme pour implanter la parole de Dieu aux coins du monde, et les missionnaires auraient joué en grande partie, le rôle de « l’assurance vie » auprès des populations, en vue de leur conversion. Interprétation erronée ! L’évangélisation à ses débuts, a su qu’on ne parle pas de Dieu à un peuple qui a faim et soif du minimum vital. Le Christ Lui-même a nourri les foules, il a guéri les malades… une évangélisation qui ignore les besoins essentiels de l’homme est d’avance vouée à l’échec. Notre monde est de plus en plus sous l’emprise de la violence, des guerres, de la faim ; toute chose qui favorise l’émergence de l’ivraie, c’est-à-dire, du mauvais et du règne de la zizanie entre les hommes. Il est bien connu que la misère éloigne de l’homme la tranquillité et la paix intérieure.
Il n’ya pas d’épanouissement possible de l’être humain au milieu des conditions défavorables. L’ivraie est l’obstacle le plus redoutable à la croissance de l’être en relation avec ses semblables et avec Dieu. Même l’écoute de la parole de Dieu doit trouver un terrain adapté, au risque de produire l’effet contraire au résultat attendu. La pédagogie du Christ consiste donc à nous laisser nous s’imprégner de la vie de Dieu tout en apprenant à nous débarrasser du mauvais qu’il ya en nous, dans l’espérance que ce processus de maturation fera de nous des justes qui « resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. »
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Prendre conscience que cette ivraie que nous remarquons d’emblée chez les autres prolifère en nous au risque de nous asphyxier, voilà une constatation que nous avons bien du mal à réaliser . Pourtant, c’est le premier pas à faire si nous voulons nous rapprocher de Dieu et des hommes. Car Dieu sait ce que nous sommes, et son regard de miséricorde voit qui et ce que nous sommes.Il attend la moisson pour pouvoir récolter et engranger ce qu’il y a de meilleur en nous. Il a la patience d’attendre que, loin de nous aigrir sur notre ivraie, nous nous donnions à lui pour qu’il nous donne les moyens de faire pousser le bon grain qu’il a semé en nous.Seul notre réponse humble et confiante peut permettre à l’Esprit de féconder notre coeur souvent en friche. Nous sommes appelés, comme le dit un chant, « aux combats de la liberté », à la lutte contre le mal qui ne cesse de vouloir contrarier en nous et autour de nous le projet de Dieu. Merci Père Etienne de nourrir notre foi et notre espérance.