PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 2, 1-5
Psaume 118 (119) « De quel amour, Seigneur, j’aime ta loi !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4, 16–30
« Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » Voilà une déclaration bien surprenante de la part de saint Paul ; ne pas évangéliser pour convaincre, mais pour témoigner du Christ. Pas si sûr que notre esprit cartésien imprime cette nuance dont les limites semblent quasi inexistantes dans notre entendement.
Ce n’est pas un fait nouveau que de se confronter à la demande du monde qui exige la justification du message évangélique. D’après le monde en effet, si l’évangile est proclamé au nom du Christ mort et ressuscité, il faut prouver le bien fondé de ce Christ, ce qu’il apporte de nouveau au monde, et surtout ce qui lui vaut tout un évangile à proclamer jusqu’aux confins de la terre. Et si ce Christ est venu au nom de Dieu, alors il faut également justifier l’existence de Dieu. Paul se souvient de son grand discours face aux intellectuels d’Athènes réunis en tribunal appelé Aréopage, discours dans lequel il essayait non sans difficultés d’employer le langage le plus sophistiqué pour expliquer à son auditoire que le dieu inconnu que les athéniens vénéraient, était sans le savoir, le Dieu unique, Père de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour l’humanité. Et Paul n’a certainement pas oublié ce qui se passa ensuite: « Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de Paul, et les autres lui dirent : Nous t’écouterons là-dessus une autre fois ». (Actes des apôtres 17, 22-32) Echec de l’évangélisation au nom du Christ ressuscité, ou alors incompréhension de la part du monde entier qui exige un Dieu qui soit leur compagnon de route de façon permanente?
L’évangélisation n’essaye pas de convaincre le monde de l’existence du Christ, encore moins de celle de Dieu, car évangéliser au nom du Christ signifie déjà son existence, indépendamment de notre adhésion. L’existence de Dieu ne dépend pas de notre foi. Ainsi, le message de l’évangile a pour but de témoigner du Christ en rendant manifeste, la loi de son Père dans le monde ; loi d’amour, de paix et de miséricorde. Et si l’annonce du message de l’évangile dans le monde, exigera toujours des raisons qui vaillent la peine de croire en Jésus, Cet évangile a déjà le mérite de nous enseigner et de nous montrer que la puissance de Dieu se réalise même sur ceux qui ne croient pas en Lui.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Mais cela, nous avons du mal à,l’accepter parce que souvent, nous oublions que l’initiateur de toute évangélisation, c’est le Christ lui-même par le don de l’Esprit.Et nous, notre travail c’est témoigner. Quel quiproquo! Inutile de s’épuiser à développer des stratégies argumentaires.L’histoire nous montre combien elles ont pu être improductives et même contreproductives. Baptisés, appelés à témoigner avec amour et humilité: voilà en quoi nous sommes concernés.C’est Dieu lui-même qui fécondera la mission à laquelle il appelle.Pour cela, « il faut que nous soyons toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous…Et encore… » ne cherchez pas ce que vous direz, l’Esprit vous dira ce que vous devrez dire… » Y croyons-nous vraiment? Merci à vous Père Etienne de toujours nous renvoyer à l’essentiel.