PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 11, 19-26.
PSAUME –86 (87) « Louez le Seigneur, tous les peuples !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10, 22-30
Le Christ n’est nullement étonné par les juifs au sujet de son identité, tant leur manque de foi en Lui est le reflet de leur enfermement à la prophétie. Demander à Jésus s’il est vraiment le Christ, relève de deux inquiétudes de la part des juifs.
La première inquiétude est relative au moment précis où se célèbre la fête de la dédicace du Temple, c’est-à-dire du jour où Salomon, fils de David y a installé l’arche sainte comme symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple (1Rois 8). Aujourd’hui on pourrait parler du tabernacle dans nos églises. Alors, si Jésus est vraiment le Christ (Messie), tous ceux qui sont à cette fête le suivraient sans autre forme de protocole, ce qui mettrait à mal l’autorité des Juifs, et rendrait inutile la fête de la dédicace elle-même. Jérusalem est aussi le centre des nations qui y affluent pour le pèlerinage et même pour le commerce international. Et plus encore, c’est le siège du trône de David, roi d’Israël institué par Dieu lui-même. Et selon la prophétie de l’ange Gabriel à Marie lors de l’annonciation, le Messie qu’elle mettra au monde « sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » (Luc 1, 32-33). Le trône de David son Père selon la lignée humaine, c’est effectivement Jérusalem.
La deuxième inquiétude des juifs est également justifiée; si Jésus est vraiment le Christ, la probabilité que les gens courent désormais vers Lui mettrait aussi fin à Jérusalem en tant que lieu d’adoration de Dieu et donc, il n’y aura plus ni pèlerinage, ni échanges commerciaux. Sa présence à cette fête annulerait l’arche sainte c’est-à-dire, l’ancienne alliance, puisque Jésus est le visage de Dieu dans le monde. C’est donc un gros risque pour les juifs qui veulent avoir le cœur net quant à son identité : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Nous est-il souvent arrivé de ne pas vouloir rencontrer Jésus sur nos routes de peur qu’au terme de cette rencontre rien ne soit plus comme avant ? Notre confort quotidien et notre liberté de penser et d’agir se passeraient bien d’un Christ qui pourrait les réduire à néant au profit d’un nouveau mode de vie qui ferait de nous des « vrais chrétiens »comme les disciples à Antioche. En réalité le Christ, Messie est synonyme du bouleversement de l’ordre mondial. Telle était la vraie peur des juifs, telle est la véritable peur du monde d’aujourd’hui qui perdrait tout son confort en confessant que Jésus est Christ et Seigneur.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Oui, c’est tout à fait cela Père Etienne. La rencontre avec Jésus ne peut laisser indemnes, sinon, ou ce n’est pas lui que nous rencontrons, ou bien, nous faisons de la résistance. A la fois déchirés entre notre désir d’être à Lui et la crainte de ce qu’Il risque de nous demander.
Nous avons peur des conséquences de notre attachement au Christ, parce que nous savons qu’Il ne se contente pas de demi-mesures ou de réponses tièdes et partielles. » Oui, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, venu dans le monde », mais j’ai peur de ce que tu pourrais me demander, surtout quand je vois jusqu’où tu as été! » Pauvre de moi. Merci Père Etienne.