Homélie du 3è Dimanche de Pâques B, 14.04.2024, « Christ sur notre chemin d’Emmaüs»

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Actes des Apôtres 3, 13…19
Psaume – 4, 2.4.7.9
1 Jean 2, 1-5a
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 35-48

« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Paroles du Christ à ses disciples qui ont les cœurs moins avertis quant à la résurrection de leur Maître. Dimanche dernier déjà, le Christ était obligé de justifier sa résurrection devant les onze et précisément, devant l’incrédulité de Thomas, lent à comprendre la réalisation du projet de Dieu, à travers l’accomplissement des Ecritures. C’est justement une fois encore, du projet de Dieu dont il est question dans cet épisode des disciples d’Emmaüs.

En réalité, il n’y a pas plus rassurant pour nous qu’un Christ ressuscité qui entre dans notre quotidien et qui nous le prouve. Si les Juifs qui ont crucifié Jésus ne voulaient pas d’un Dieu faible, nous les chrétiens, ne voulons pas d’un sauveur lointain, tout comme d’une foi qui nous éloigne de nos réalités quotidiennes. Il faut que Jésus réponde à nos appels, surtout à ceux qui expriment les détresses les plus troublantes de notre vie, telles que le désespoir et le regret d’être chrétien.

Qu’est-ce-qui fait peur aux disciplines lorsque le Christ ressuscité, se présente à eux, si ce n’est la méfiance devant un inconnu qui pourrait usurper le titre du Messie ressuscité ? Notre foi se passerait bien d’une telle blague, surtout au moment où l’humanité entière a besoin de tranquillité et de stabilité, au cœur d’une violence humaine qui prend de plus en plus les noms suivants: guerre, racisme, terrorisme. Nous sommes tous, sur ce chemin d’Emmaüs, en quête du vrai Messie capable d’éradiquer nos craintes par cette Parole rassurante : « La paix soit avec vous ! »

Jésus avait-il besoin de prouver sa résurrection à ses disciples ? La réponse est assez claire pour nous, car la seule présence du Christ devant ses disciples, au lieu de susciter la joie,  a d’abord suscité la peur et le bouleversement : « Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? » Jésus nous ferait donc peur au cas où il apparaitrait devant nous ! Notre foi en est encore là ; chercher les preuves matérielles du Christ ressuscité, et pour cause, accaparés que nous sommes, à nous préoccuper des bassesses et des détails sans importance, nous avons du mal à atteindre une maturité spirituelle capable de nous faire comprendre le dessein de Dieu dans nos vies.

Agréable octave de Pâques !

Pata  KANGUE, CSSp

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