Homélie du dimanche 11.02.2024, 6è Dimanche du Temps Ordinaire B, « Je le veux, sois purifié »

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Lévites 13, 1-2.45-46

Psaume 31 (32),1-2,5ab,5c.11

1 Corinthiens 10, 31-11,1

Marc 1, 40-45

«En ce temps-là, Un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : Je le veux, sois purifié. » A l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. » Tout semble normal, car Jésus est fait pour guérir, d’ailleurs si le lépreux s’approche de Lui, c’est bien parce qu’il sait qu’en cet homme appelé Christ, il trouvera la guérison tant attendue par tous les lépreux. Et pourtant, il n’y a rien d’ordinaire dans  cette approche du lépreux, puisqu’il vient de violer la règle de Moïse, et donc de Dieu, lui l’impur, il a osé s’approcher des  « purs ». Pour comprendre l’infraction de ce lépreux, il faut relire la première lecture de ce dimanche dans les lignes.

« Le Seigneur parla à Moïse et à son frère Aaron et leur dit : Le lépreux atteint d’une tache portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres, et il criera : Impur ! Impur ! Tant qu’il gardera cette tache, il sera vraiment impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, Son habitation sera hors du camp. » Il est déjà difficile d’être frappé d’une maladie incurable, il est doublement difficile de se sentir isolé par la société, à cause de cette maladie.  La mise en quarantaine n’aide toujours pas à supporter les effets psychologiques néfastes d’une maladie. Il semble que les lépreux de cette époque aient pu intégrer la réalité de l’interdit, jusqu’au moment où l’un d’eux décida de briser cet interdit, non seulement en s’approchant des foules et des lieux proscrits, mais en posant la demande la plus osée à Jésus : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Notre lépreux ne parle pas de guérir, mais de purifier. Il reprend donc les termes de la loi de Moïse, convaincu qu’il nécessite la purification de la part de celui qui est à l’origine de toute pureté. En allant vers Jésus, notre lépreux a-t-il crié « impur, impur » ? Visiblement non, puisque, seule sa demande nous est rapportée. Comment se fait-il donc qu’il ait pu s’approcher de la foule sans que cette dernière ne se soit rendu compte de son état ?

Il faut avoir du courage pour transgresser une loi dont la violation peut vous conduire à la potence, mais il faut surtout avoir du discernement pour comprendre qu’une loi peut être dépassée par les éléments qui apportent le salut, non pas à une seule catégorie de personnes, mais à tout le monde. Ainsi, en demandant d’être purifié, le lépreux demandait à la fois la purification de la loi, de ce qu’elle avait en matière d’exclusion ; il venait de prendre part à la mission du Christ, celle de purifier afin de réconcilier toute chose et tout le monde. « je le veux, sois purifié ».  Cette réponse de Jésus met fin à toutes les tergiversations au sujet des considérations que la société avait envers les lépreux, mais elle montre aussi la capacité du Christ à venir à bout de toute difficulté humaine.  Désormais, notre lépreux est un purifié. Il est donc  rétabli dans la société. Il faut tout de même reconnaitre que son salut vient de sa foi et de son courage, soutenus par un discernement. Ce qui lui a valu cette phrase de Jésus : «  je le veux, sois purifié »

Pata KANGUE, CSSp

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