Ben Sira le Sage 27, 4-7
Psaume – 91 (92), 2-3. 13-14. 15-16
1 Corinthiens 15, 54-58
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 39-45
Le véritable fond du cœur se traduit dans nos paroles : c’est la leçon que nous pouvons tirer de Ben Sira le sage dans la première lecture de ce dimanche. Bien que certains d’entre-nous soient dotés d’une capacité subtile qui consiste à établir une incompatibilité entre leurs bonnes paroles et leurs pensées négatives, Ben Sira soutient l’adéquation entre notre extérieur et notre intérieur : « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. » Rien de plus vrai et de plus logique, puisque « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » De Ben Sira à Jésus, il n’ya donc qu’un pas, en matière de vérité.
On peut s’accrocher ou pas à ce qui ressemble à une succession de proverbes édictés par le Christ dans l’évangile de ce jour. Ceux qui sont allergiques à une quelconque morale chrétienne pourraient considérer ces paroles comme un ensemble d’éléments totalement discordant, au regard du libéralisme ambiant de notre société actuelle qui ne laisse aucune place, ni à la sagesse divine, ni à la sagesse humaine tout simplement. Cependant il n’en demeure pas moins vrai que, vue de l’extérieur, la nature humaine dans sa complexité, cache bien des choses. Jésus ne fait donc pas de la morale pour la morale ; il donne des consignes en guise de mise en garde, en ce qui concerne les relations à l’intérieur de la communauté chrétienne. La stabilité d’une communauté dépend de la capacité de chacun à faire une autocritique qui transcende l’égo, et ceci, pour le bien de tous. C’est la notion du regard objectif sur soi et sur l’autre : « Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
La seconde mise en garde du Christ s’exprime en termes de la métaphore de l’arbre et de ses fruits. Et comme chez Ben Sira, à moins d’être hypocrites et sournois, il est pratiquement difficile de soustraire notre expression externe de nos sentiments réels.
En cette veille du début de carême, tout le discours de Jésus dans l’évangile de ce dimanche est en lui-même un code de conduite dont le but est de nous inviter à parfaire notre regard, afin qu’il se rapproche le plus possible de celui du Dieu d’amour de qui nous tenons notre existence : regard d’introspection, regard sans appréhension ni jugement, regard sans condamnation.
Pata KANGUE, CSSp
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Merci Père Etienne! Les lectures de ce dimanche sont déjà à elles seules, tout un programme de Carême. Et votre homélie nous aide à mieux comprendre qu’elles sont un programme de vie. Que l’Esprit nous aide à porter les fruits de l’Evangile.