PREMIERE LECTURE – Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens 3, 6-10.16-18
Psaume 127 (128) «Heureux qui craint le Seigneur !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23, 27–32
De qui Paul avait-il peur en écrivant aux Thessaloniciens pour la deuxième fois, d’être victime de l’usurpation de son titre, ou alors de la falsification de ses écrits ? L’une et l’autre raison se valent dans un contexte où les faux prophètes font la pluie et le beau temps, créant ainsi la confusion dans la tête de ceux qui sont nouvellement acquis à la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité, évangile dont Paul a fait son cheval de bataille. Dans le précédent chapitre de cette deuxième lettre, Paul mettait déjà les Thessaloniciens en garde contre un évangile qui vient des vendeurs d’illusions : « Frères, nous avons une demande à vous faire à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : si l’on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n’allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer. Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. » La recherche de notre salut ne doit pas nous conduire dans des pistes qui rendraient nos conditions pires qu’elles ne le sont déjà, et Paul tient à l’authenticité du message que nous recevons au nom de Jésus-Christ.
Thessalonique semble être le terrain favorable aux prédateurs spirituels qui veulent profiter de la faiblesse et du désarroi de la population. Et dans les conditions de faiblesses extrêmes, ceux qui croient en Dieu sont potentiellement susceptibles de croire sans discernement à tous ceux qui leur promettent le royaume des cieux au nom de Dieu, à travers des doctrines qui n’obéissent qu’aux intérêts de ceux qui les enseignent et qui ne font aucun lien entre le vécu quotidien et le projet de Dieu pour l’homme.
Dieu se dit dans la vie quotidienne et n’est pas absent des réalités de notre existence. C’est ce à quoi se résume le message de Paul face à des doctrines qui enseignent le caractère contraire d’un Dieu agissant dans le langage et l’action de l’homme. Croire en Dieu ne nous interdit donc pas un certain discernement de ce qui est juste, bien au contraire, ce discernement nous permet d’appréhender de façon objective la véracité du message reçu et la légitimité de ceux qui portent ce message. S’il faut admettre que notre univers devient de plus en plus hostile à toute parole relative à l’existence de Dieu, il faut aussi admettre que les conditions précaires sont source de recherche d’un dieu quelqu’il soit, à condition qu’il nous permette de sortir de notre léthargie matérielle. Et c’est cette situation que Paul veut combattre de toutes ses forces en nous invitant à suivre le vrai Christ.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Dans nos détresses, dans nos situations diverses de précarité, nous sommes à la recherche d’un Dieu que nous »sentons, expérimentons » susceptible de nous sortir de nos impasses, à force de prédications enflammées et à grands fracas.Complètement abrutis par de telles promesses tonitruantes, et encouragés par la surchauffe d’un endroit propice à ce genre de harangues, nous voilà mûrs pour tomber dans le panneau, « églises qui s’apparentent davantage à des sectes ». Tout se joue sur les émotions ( les nôtres bien entendu) dans les cris, les larmes et les transes,. Nous sommes enfin prêts à passer à la collecte( dont une bonne partie ira grossir le portefeuille de certains responsables !) dans la joie et l’allégresse. Nous rentrons chez nous gonflés à bloc et pleins d’espoirs.Pourtant, au bout d’un certain temps, nous devons reconnaître honnêtement que quelque chose nous laisse amers et que nous n’obtenons pas toujours le résultat espéré. « Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. « Le conseil de Paul retentit avec toute sa pertinence.Que l’Esprit Saint nous aide à discerner l’appel à la confiance que seul Dieu nous donne par ceux à qui il a donné mission de nous guider, gratuitement et dans la paix, vers les bons pâturages. Merci Père Etienne.