Isaïe 60, 1 – 6
Psaume 71 (72)
Ephésiens 3, 2…6
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2, 1-12
« Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » Qu’est-ce-qui peut pousser des gens inconnus de la foi du peuple de Dieu, à parcourir autant de kilomètres pour aller adorer un enfant sur une terre qui leur étrangère ?
Les mages sont des astronautes qui lisent et suivent les signes des temps. En cela, ils sont également des intellectuels; mis à jour au sujet des écrits de tous les peuples, notamment des écrits prophétiques du peuple d’Israël, ils savent selon cette prophétie, que la naissance d’un roi libérateur sera manifestée par une étoile (cf. Nombres 24,17). Les mages vont donc tout simplement suivre cette étoile qui sonne la fin de la prophétie et l’arrivée de l’enfant-Dieu sur terre. Pas étonnant donc que le simple fait de mentionner cette étoile devant Hérode, puisse mettre ce dernier dans un état de bouleversement, pas étonnant aussi que les mages manifestent le désir d’adorer ce roi nouveau-né, puisqu’il n’est pas comme tous les autres ; il est de coutume de vénérer un roi en Israël, mais pas de l’adorer. La question des mages relève donc d’une naïveté et d’une innocence qui n’est pas du tout du goût du roi Hérode : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » il faut avoir du cran pour demander au roi en exercice où se trouve le nouveau roi qui vient de naître, et de surcroît, émettre le vœu de lui faire allégeance devant le roi en poste.
En fait, Hérode représente le pouvoir du temps présent, marqué par une éternité éphémère qui trouve rapidement sa chute dans la nouveauté qui vient bouleverser l’ordre établi par nos acquis. De même qu’Hérode fut bouleversé par l’annonce d’un nouveau roi, de même, nous aussi, nous sommes bouleversés par tout ce qui porte atteinte à notre confort quotidien dans lequel nous trouvons nos repères. Et nous avons beau être des chrétiens pleins de foi, nous serons plus à l’aise si Dieu venait à notre aide et notre secours, sans changer ce qui nous fait déjà vivre. Un roi pouvait naitre en Israël, si telle était la volonté de Dieu, mais à condition que le pouvoir d’Hérode n’en pâtisse pas ; autrement dit, Dieu serait donc un chirurgien qui se contenterait d’extirper uniquement le mal qui nous dérange, sans toutefois que cela occasionne une incidence sur le reste de notre corps. Heureusement que certains savent tirer le bon côté des choses, en appréciant à sa juste valeur, l’évolution que leur apporte les événements de leur propre l’histoire, avec ses changements ; ceux-là savent mettre de coté leur prétention, pour développer les bienfaits de leur foi en Jésus-Christ, basée sur l’exigence de remise à jour permanente.
Pata KANGUE, CSSp
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