L’homme de bien a pitié, il partage – Homélie du Lundi de la 19è semaine du Temps ordinaire, 10.08.2020 Année A

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Saint Laurent, Diacre et Martyr

PREMIERE LECTURE – Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 9, 6-10
Psaume 111 (112) «L’homme de bien a pitié, il partage. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 12, 24–26

« L’homme de bien a pitié, il partage ». Le psaume de ce jour qualifie cet homme « d’homme de bien », parce que son action est animée d’une pitié qui provoque sa proximité envers les démunis et les oubliés de la vie. Ici, il n’ya ni grande théorie sur la vie chrétienne, ni grande théories sur les techniques de solidarité qui peuvent nous contraindre à certaines règles qui risquent d’aliéner le caractère naturel de la solidarité, il n’ya que le souci de l’épanouissement du pauvre qui intéresse le donateur, sans arrières pensées et sans conditions préalables à son acte.

Malgré cette qualité extraordinaire de « l’homme de bien », le psalmiste n’est pas dupe. Il sait que tout se passe dans notre condition d’homme soumise aux exigences matérielles. Celui qui fait preuve de charité doit garantir ses réserves autant qu’il doit garantir sa propre sécurité alimentaire ou matérielle, car à force de donner, il court le risque de tout perdre et de devenir semblable à celui qu’il aide. C’est justement ce risque qui fait ombrage à notre charité et qui nous maintient malgré nous, dans le carcan de notre égoïsme : la peur de devenir pauvre en aidant les pauvres est sans doute la raison fondamentale qui nous rend sourds et muets devant toutes ces misères humaines qui nous harcèlent de demandes à longueur de journée. Devenir charitable relève de plus en plus d’un exploit dans un monde qui nous enseigne que seuls ceux qui possèdent de quoi vivre, ont droit à une place sous le soleil. Notre ère n’est pas à l’origine d’une telle situation qui semble vieille comme le monde, car si le psalmiste en parle, c’est bien parce que la pauvreté faisait déjà partie d’une des préoccupations des sociétés anciennes. Le Christ Lui-même avait préparé ses disciples à la réalité selon laquelle les pauvres seraient toujours une colonne de la société : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien » (Marc 14, 7). Et pour ceux qui s’inquiètent de perdre tout au profit de leur éventuelle charité, saint Paul dans la première lecture de ce jour, répond à cette préoccupation.

« Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur ». Toute charité est faite à la hauteur de nos moyens. Et aussi bien qu’elle procure du bonheur au pauvre, elle ne nous vide pas de nos substances, au contraire, elle rend Dieu redevable devant nous : « Et Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en abondance ». Et si malgré tout, il nous manque de courage d’être charitables, faisons au moins preuve de pitié par solidarité pour les pauvres.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Voici le culte qui me plaît, dit Dieu « pratiquer le droit et la justice, faire droit à la veuve et l’orphelin, aider le pauvre sans défense
    et marcher humblement avec ton Dieu. ( Michée). Ca a le mérite d’être clair et se passe d’interprétations fumeuses. En résumé, donner au pauvre, c’est donner à Dieu.Le tout est de savoir comment s’y prendre? Pour cela, le chapître 25 de Matthieu nous donne des indications. Pas moyen d’y couper: Nous serons jugés sur l’amour sur la compassion que nous auront motivés dans notre générosité pour les autres, donc pour le Christ lui-même. Le Christ lui-même, affamé, nu, malade ou en prison, aurait-il raison de notre dureté de coeur? Merci Père Etienne pour ce bon recadrage!

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