L’amour de Dieu est pour toujours – Homélie du Jeudi de la 14è semaine du Temps ordinaire, 09.07.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Osée 11, 1-4.8c-9
PSAUME –79 (80) «Que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 7-15

En lisant la première lecture de ce jour, quel père n’y verrait pas la lourde déception de Dieu envers son fils Israël qu’il a aimé et choyé depuis son enfance ? Les malentendus entre père et fils sont monnaie courante et certains fondent l’attitude peu commode du fils sur une probable irresponsabilité du père qui aurait alors engendré un climat de non confiance ; mais le texte que nous propose le prophète Osée met en évidence l’amour inconditionnel d’un père pour un fils qui ne le lui a pas rendu à sa juste valeur.

« Ainsi parle le Seigneur : Oui, j’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils. » Si l’on parle assez de l ‘amour d’une mère pour son fils, c’est parce que cela semble tellement évident au regard du lien qui unit la mère et le fils dès le sein maternel ; mais on ne dit jamais assez sur ce que peut éprouver un père pour son fils. Le devoir paternel peut se couvrir d’une sorte de pudeur et d’orgueil masculin qui ne favorisent pas souvent l’expression des sentiments d’un père ; or Dieu seul sait que c’est par amour qu’un père élabore souvent des projets tout tracés pour son fils, même si ces projets ne trouvent pas toujours une suite favorable auprès du fils en raison de sa liberté de choisir ce qui convient à ses aspirations. Et pour une fois, le prophète Osée nous montre que le père n’est pas la conséquence d’une situation dont son irresponsabilité serait la cause, bien au contraire, ce Père, comme un guide a suivi les premiers pas de son fils  « C’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n’a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité, par des liens d’amour». Le Père l’a même délivré des situations les plus critiques de sa vie pour ne recevoir en retour que la trahison « Quand je l’ai appelé, il s’est éloigné pour sacrifier aux Baals et brûler des offrandes aux idoles. » Ce qui n’était certainement pas prévu dans le guide de l’éducation reçue par le fils, d’où la douleur profonde du Père.

Peut-on comprendre la douleur d’un Père face à une telle situation ? Pas si sûr, car du haut de son apparence qui laisse entrevoir sa force invincible, le Père est à la fois le patient et le médecin de son propre mal. Seule la nature peut redonner du courage au Père, parce seule cette nature a la connaissance parfaite de la vérité de ses sentiments. D’ailleurs qui peut aider un tel Père, si ce n’est sa propre bonté à pouvoir supporter un fils ingrat ? « Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, dit le Père car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint ». De la même manière que Dieu accorde son amour à son peuple, de cette même manière il invite tout père à la responsabilité, en surmontant sa colère envers son fils pour que seul demeure l’amour paternel dans toute sa fidélité.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cet article a 2 commentaires

  1. Cecile Claudette

    Je n agirai pas selon l ardeur de ma colère, dit le père car moi je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu Saint. ” cette citation est très profonde ; Seigneur prend pitié de nos manquements et de nos faiblesses.

  2. Thérèse Moreau

    Il est bien difficile pour les jeunes pères, actuellement, de prendre leurs vraies responsabilités viv-à-vis de leurs enfants. On attend d’eux que leur rôle se confonde avec celui de la mère dans les soins à donner aux enfants, et la manière de les éduquer. Personne n’est gagnant à ce jeu: ni le père, ni la mère ni surtout l’enfant. Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne suis en rien sexiste, mais le « chacun à sa place » garde ici, à mon humble avis, tout son sens.Dieu, lui, de qui vient toute paternité, va infiniment plus loin que n’importe quel père aimant. Avec patience et miséricorde, il nous aime dans tous nos états.Comme dit le prophète, il nous aime de toutes ses forces, comme aucun Père ne pourrait aimer et…avec toute la tendresse d’une mère. Bon, on connaît aussi les limites de l’amour parental. Autrement dit, il n’y a pas de mot assez fort pour qualifier l’amour infini du Père.Nous ne prendrons jamais la vraie mesure de l’amour du Père pour nous, c’est trop immense. Mais laissons-nous aimer, avec l’aide de l’Esprit. Merci Père Etienne.

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