Jérémie 38,4-6.8-10
PSAUME – 39 (40),2,3,4,18
Hébreux 12,1-4
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc 12, 49 -53
« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé …Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées». Entre le Christ de la Paix et le Christ du feu qui divise, la contradiction est vite établie dans nos cœurs et nos esprits assoiffés de tranquillité en ce Jésus, Prince de la paix et Prince de miséricorde, à l’exemple de son Père. Et pourtant, de cette identité de paix, jaillit de façon intrinsèque, la division au sein de l’humanité. Oui l’évangile du Christ est source de division autant que la personne du Christ elle-même !
La foi nous aide à espérer ce que nous n’avons pas encore ; c’est bien ce que nous disait l’auteur de la lettre aux Hébreux dimanche dernier. Ceci suppose qu’en matière de foi, l’espérance reste le point final jamais atteint. C’est aussi ce qui peut nous décourager en ce Christ sauveur du monde car, du point de vue humain, notre foi a besoin d’atteindre ses objectifs afin de vérifier la présence de Dieu en nous. Une foi qui ne rapporte pas de résultats attendus peut mourir dans la matérialité qui nous offre un « ici et maintenant ». Les paroles du Christ de ce dimanche font penser à la parabole du grain de blé qui tombe sur les différentes terres. Seule la bonne terre, par ses dispositions, réussit à faire germer le grain, au détriment des autres terres, très peu disposées à assurer l’éclosion du grain sur une durée raisonnable. La division fondamentale vient donc de ce fait ; entre ceux qui professent une foi de facilité, et ceux qui, malgré les difficultés de la vie, prennent le dessus sur le matérialisme ambiant qui promet un prétendu salut lié à la fragilité de l’humanité. Le Christ devient donc inéluctablement source de division, parce qu’il inspire ceux qui restent fermes dans leur foi, et il agace ceux qui ne sont pas patients dans leur foi à cause du découragement. D’ailleurs après le discours sur le pain de vie, beaucoup de disciples décidèrent de quitter le groupe en guise de contestation à un discours considéré inapproprié à leur espérance.
Cette espérance suppose le respect de la loi de Dieu, et la patience. Jésus nous apporte le salut par sa parole et sa présence permanente dans l’Eucharistie, mais tout cela n’a de sens que si nous appliquons à notre tour, la loi fondamentale : nous aimer les uns les autres, afin que triomphe par le Christ, le règne de l’unité et non celui de la division. L’espérance est donc le gage de l’unité en Jésus-Christ.
Pata KANGUE, CSSp
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