PREMIÈRE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 5, 27-33.
PSAUME – 33 « Un pauvre crie ; le Seigneur entend.»
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3, 31-36
« Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là…Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » Est-il difficile ou risqué de prononcer le nom de Jésus quand on ne croit pas en Lui ? Le grand prêtre qui interroge Pierre et Jean parle du Christ de façon impersonnelle comme si le simple fait de prononcer le nom de Jésus constituait à lui seul une profession de foi. Dieu se confesserait donc par son Nom !
Etre juge dans un conseil, suppose une capacité à être subtile devant les pièges que peuvent nous tendre les situations complexes. Et le grand prêtre le sait très bien, lui qui fait partie des interprètes de la Loi dont le premier article mentionne le nom de Dieu, comme garant de toute existence : « je suis le Seigneur ton Dieu » (exode 20, 2). Tout bon juif, (y compris notre grand prêtre) devait commencer sa prière quotidienne par cette formule qui traduit l’appartenance à Dieu par la confession de son nom. Et cela ne fait aucun doute que le nom renvoie dans ce contexte précis, à ce qu’il signifie, ou à la personne qu’il nomme. Ainsi, devant Pierre et Jean qui nomment le Christ ressuscité par Dieu en vue du salut du monde, il serait imprudent pour le grand prêtre de prononcer le nom de Jésus Christ au risque d’adhérer à la foi en ce Jésus ressuscité et de croire de ce fait en sa filiation divine. Jésus ne doit donc pas être nommé, au contraire, il doit être interdit, et sa proclamation encore plus.
Un Christ anonyme correspondrait bien à notre humanité, et il faut avouer que les raisons ne manquent pas pour le passer sous silence. La première raison serait la peur des conséquences qu’entraîneraient la confession du nom de Jésus dans un monde qui ne partage ni nos convictions, ni notre façon de vivre, relative à nos convictions. Et la deuxième raison, issue de la première, serait la honte de professer le nom du Christ dans un monde sécularisé qui veut nous réduire au silence. Cette honte attribuée à tort ou à raison à nos échecs en tant que chrétiens, peut être source de découragement et de déception. En effet, si le monde dans lequel nous vivons ne comprend rien à ce que nous disons de Jésus, le ridicule pourrait prendre le dessus sur notre enthousiasme. Cependant cela relève d’une compréhension humaine du Christ qui vient d’en haut et qui « est au-dessus de tous.» Au fait quand on dit « Jésus-Christ », ce nom ne dit-il pas déjà le Fils de Dieu ressuscité ? Tout est donc dit dans le Nom du Christ.
Il vaut mieux confesser notre foi pour « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », qui de surcroit ne peuvent même pas prononcer le Nom de JESUS !
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Bien parlé mon père.
Amen
Cette parole nous interpelle: comment, où, et quand prononçons-nous le Nom de Jésus? Osons-nous le prononcer ou bien , prétextons-nous parfois, que, dans le respect des convictions des autres, il vaut mieux rester discrets? Comment témoigner avec assurance et avec respect des autres aussi,de notre foi en Celui qui nous fait vivre, le Christ ressuscité? Merci, Père Etienne, pour cette homélie qui nous provoque pour une vie chrétienne cohérente.