Actes des Apôtres 10,34…43
Psaume – 117 (118)
Colossiens 3, 1-4
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,1-9
La logique veut que le temps de carême soit couronné du dimanche de Pâques ; en cela, rien n’est nouveau sous le soleil, et notre être chrétien semble se déployer dans l’éternel recommencement des pratiques liturgiques traditionnelles, au point où l’expression de la foi elle-même en prend un coup par cette monotonie à laquelle nous ne pouvons nous soustraire. Et d’ailleurs si l’Eucharistie est la Pâque toujours vivante, quelle est la nouveauté d’un dimanche de Pâques de plus, puisque tous les dimanches sont « dimanches de Pâques ? » La liturgie dominicale le dit si bien dans la prière eucharistique : « en ce premier jour de la semaine, nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d’entre les morts. » la Pâque que nous célébrons ce dimanche pourrait donc n’être qu’une occasion de célébrer non pas le Christ ressuscité, mais nos événements à nous : baptêmes, communions, confirmations, rencontre familiale…et pourtant, l’occasion de tous ces événements, reste tout de même la Pâque du Seigneur !
« Vous êtes ressuscités avec le Christ », nous dit Saint Paul ; encore faut-il que cela concerne chacun de nous dans son vécu quotidien, où la déception d’une espérance jamais comblée, a fini par laisser la place à la résignation, face aux conditions difficiles de notre vie de plus en plus insupportable: manque de pain quotidien pour certains, manque de paix pour d’autres, à cause des guerres incessantes, alors que le Christ est à la fois pain de vie et prince de la paix, le sens même de Pâques.
Le tombeau vide dont parle l’évangile, réveille notre esprit endormi, et sonne comme une cloche sur ces femmes de Jérusalem qui, malgré leur calvaire, accordent encore ce qui leur reste de bénéfice du doute en matière de résurrection de ce Jésus crucifié et mort ; et elles n’ont pas tord, car elles savent que le calvaire a pour destination finale, non pas le calvaire lui-même, mais la Pâque. Malgré tous nos déboires, l’Esprit du ressuscité habite en nous et nous pousse aux efforts toujours plus hauts. C’est là que réside toute la nouveauté de Pâque : ne pas fuir notre vie ordinaire, mais la vivre autrement, à la lumière de ce que nous procure la foi en Jésus. Le tombeau n’a jamais été qu’un lieu pour les morts et non pour les vivants.
Bonne fête de Pâques !
Pata KANGUE, CSSp
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Merci pour cette homélie qui nous oblige à nous poser les bonnes questions sur ce que nous fêtons et célébrons réellement, non seulement à Pâques mais tout au long de l’année liturgique. Franchement, ça vaut la peine de s’y arrêter. Que faisons-nous réellement quand nous fêtons la Pâque du Christ? Voici donc l’homélie par excellence qui vient couronner toutes celles du Carême! Encore merci.