PREMIERE LECTURE – Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates 5, 18-25
Psaume 1 « Qui marche à ta suite, Seigneur, aura la lumière de la vie»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11, 42-46
« Malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. » La seule raison qui puisse expliquer ce genre de comportement est sans doute le désir d’oppression des plus faibles par ceux qui détiennent une portion de pouvoir dans nos sociétés. Du pouvoir et de la manipulation ; voilà deux critères qui caractérisent les assoiffés d’injustice dont le but est de nourrir leur plaisir de voir souffrir les autres.
La condition malheureuse de ceux qui imposent de lourds fardeaux à d’autres n’est pas visible dans leur quotidien. À voir leur train de vie et leur épanouissement, Ils ont l’air de bien se porter, et construisent leur bonheur sur la tête des faibles. Le Christ s’adresse aux docteurs de la loi, c’est-à-dire à ceux qui connaissent les tenants et les aboutissants de ce qui régit les règles de fonctionnement de la société. Ces docteurs savent donc ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, mais ils savent surtout manipuler cette loi à leur guise. Le déséquilibre de la société vient donc de là ; de cette ingéniosité à maintenir certains dans les situations les plus dégradantes qui instrumentalisent leur dignité humaine tout en les infantilisant : mendicité, courbettes, et toute autre situation de misère humaine. Dans cette optique, les premiers malheureux sont évidemment les victimes qui pleurent leur condition de vie aux issues incertaines. Et pour ceux qui ont encore en eux un brin de chrétienté, ils crient sans fin le nom de Dieu dans l’espoir que Celui-ci leur vienne en aide ; heureusement que Dieu n’est pas sourd aux cris des faibles et des opprimés.
« Malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter ». En réalité, ceux qui exercent un pouvoir d’oppression sur les plus faibles expriment leur incapacité à vivre sans ces faibles. Tout pouvoir a besoin d’être exercé sur un plus faible que soi, sinon, il étouffe celui qui en est doté. Ils sont donc malheureux à double titre : d’une part parce que leur pouvoir n’est rien sans les faibles qui constituent leur terrain d’action, d’autre part, parce qu’ils rendront compte de leur désobéissance à la loi de Dieu qu’ils sont censés servir, connaissant bien ses exigences. Finalement, les vrais puissants sont les opprimés, parce que leur faiblesse devient un élément de survie pour leurs oppresseurs.
Pata KANGUÈ, CSSp.
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Le désir de puissance, la prise de pouvoir sur les autres, c’est bien cela, comme,
vous le faites remarquer, ce qui affaiblit ceux-la mêmes qui s’en servent.Certes, ils écrasent les faibles, mais en même temps , ils s’engouffrent frénétiquement dans une impasse. Dans toutes les sociétés, dans tous les organismes, nous pouvons le remarquer. Même dans l’Eglise. Elle rappelle pourtant sans cesse que tout responsabilité, tout ministère est un service. Mais certains pervertissent le sens de ces mots pour mieux justifier leurs manières d’être et d’agir et tombent dans le piège de la prise d’un pouvoir qui écrase et méprise les autres. Et cela, tant de la part de clercs que de laïcs! Eh oui!Nous sommes tous des tyrans en puissance, consciemment ou non, parce que nous sommes tous pécheurs. Alors, merci pour cette homélie très, comment dirai-je, …secouante.Ne prenons pas à la légère la semonce du Christ!