Le sans-gêne – Homélie du Jeudi de la 27è semaine du Temps ordinaire, 08.10.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates 3, 1-5
Cantique : Luc 1, 69-70, 71-72, 73-75 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité son peuple. »
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Luc  11, 5-13

Quand le sans-gêne devient une prière efficace, il prend les noms de persévérance et espoir. Persévérance parce que ce sans-gêne est poussé par le désir de trouver une réponse à la préoccupation qui l’anime, et espoir parce qu’aussi longtemps que persévère son auteur, il espère recevoir ce qu’il demande : « Demandez, on vous donnera », dit le Christ. La prière n’est pas qu’une attitude de contemplation béate. Elle est aussi une mise en action de notre être à la conquête de nos objectifs à travers les efforts personnels. La contemplation n’a de sens que si elle prend corps dans notre action, de la même manière que le Christ a pris corps en nous. C’est ce que certains fondateurs de congrégations religieuses à l’instar de Libermann, ont appelé « L’union pratique » : Dieu se prie aussi dans l’action concrète de nos vies.

L’histoire que Jésus raconte à ses disciples dans l’évangile du jour fait tomber nos illusions quant à la conception exclusivement théorique que nous avons de la prière : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir. » C’est ici que commence le caractère sans-gêne de l’ami importun qui ne respecte ni l’heure, ni la liberté de l’autre, même si la raison de son acte est justifiée par le besoin d’hospitalité à l’endroit de son invité.

Il ne nous est jamais venu à l’esprit de penser que nos prières ne cadrent pas toujours  avec la volonté de Dieu? Qu’importe ! Quelque soit notre façon d’aller vers Dieu, nous trouverons comme réponse, son immense miséricorde dont nous avons besoin pour atteindre nos objectifs. Nous sommes sans cesse en situation de sans-gêne devant le Seigneur ; préoccupés sans arrêt par nos demandes que nous formulons parfois sans conviction. Toutes nos intentions de prières doivent être marquées du sceau de notre foi. Une prière qui n’est pas fondée sur la conviction selon laquelle Dieu nous exaucera, court déjà le risque d’être sans effets. Et même si le sans-gêne est une entorse à la tranquillité des autres, son coté positif réside dans le fait qu’il nous incite à transformer nos demandes en engagements concrets, nous rendant ainsi participants dans la réalisation de nos propres prières.

Pata  KANGUÈ, CSSp.
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  1. Thérèse Moreau

    Votre homélie, cher Père Etienne, nous replace devant la réalité de notre prière . Centrée sur nous-mêmes au lieu d’être ouverts à Dieu. Mais franchement, sommes-nous capables de prier autrement? Notre faiblesse humaine et notre égocentrisme nous en empêchent la plupart du temps. Lorsque nous sommes dans l’épreuve et même en temps normal,comment prions-nous? De plus, Jésus nous donne en exemple l’ami importun.Probablement pas pour nous inviter au sans-gêne, mais plutôt à la confiance en Dieu qui écoute toute prière et ne les laisse pas sans retour.Cependant, « nous ne savons pas prier comme il faut, et l’Esprit vient au secours de notre faiblesse » .Heureusement pour nous! Merci Père.

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