Saint Ignace de Loyola, Fondateur de la Compagnie de Jésus (Jésuites)
PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Jérémie 26, 1-9
Psaume 68 (69) «Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13, 54 – 58
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. » Déception du Christ ou alors simple constat face au manque de foi des siens ? En tout cas la déclaration a un arrière goût amer d’une espérance brisée par l’endurcissement du cœur dont font preuve les proches de Jésus face à son identité divine. Et le texte de l’évangile finit lui aussi par cette note triste au sujet de Jésus « il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là à cause de leur manque de foi ». Heureusement qu’il fit quand –même des miracles, afin de montrer sa puissance extra humaine.
Il vaut mieux que l’homme ne se trouve pas sur le chemin de la déception du Seigneur ; déception forgée de toute pièce par notre difficulté à croire en Dieu et à banaliser son existence, comme si la foi en Dieu dépendait de nos schémas humains et subjectifs. L’extrême proximité de Jésus avec les siens a sans doute fermé les yeux de ses proches sur son statut et sa mission (et tous les missionnaires en savent quelque chose). Le manque d’appréciation de celui qui est fils de Marie, certes, mais, non moins Fils de Dieu, a échappé à tous ceux qui l’ont connu dès son bas âge. Au-delà de cet entourage qui n’accorde de l’importance qu’à ce qui est extérieur à la nature humaine, c’est l’humanité dans son ensemble qui rejette le principe d’un Dieu incarné dans notre chair ; principe absurde et ridicule pour l’homme qui recherche le Dieu qui est Esprit, invisible et inaccessible car, un Dieu visible par les hommes peut porter malheur, il peut même apporter la mort à celui qui voudrait défier son regard. L’entourage de Jésus se souvient surement de la conversation entre Dieu et Moïse, quand ce dernier demanda à voir le visage de Dieu : « Tu ne pourras pas voir mon visage, car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie », lui avait alors répondu Dieu. (Exode 33, 20).On peut comprendre l’étonnement des gens dont la promesse d’un libérateur, n’a pas servi à grand chose : « N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie » ? Évidemment que oui !
La réponse à ces questions exprime justement le sens de l’incarnation du Dieu fait homme et qui a habité parmi nous. L’autre obstacle de notre foi c’est d’oublier que Dieu n’est pas une donnée extérieure à notre vie, et que mêmes nos prières devraient tenir compte de cette réalité : Dieu habite en nous, et il nous revient de ressortir son visage qui est caché au fond de nos cœurs par nos doutes et nos hésitations. Si Jésus ne fait pas beaucoup de miracle en nous et pour nous, c’est bien parce qu’il nous manque assez de foi pour exprimer Celui que nous professons Seigneur et Sauveur.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
148 vues
Nous nous sommes tellement habitués à la présence de Dieu, notre Créateur , Père, Dieu éternel et tout-puissant, Fils, Verbe incarné, notre Sauveur et notre Dieu, Esprit-Saint, Souffle de vie, Force de Dieu, que ces mots , que nous devrions prononcer avec crainte et amour, nous laissent de marbre,la plupart du temps.Vous avez raison, Père Etienne, nous prononçons ces mots, parfois même nous les chantons, , avec indifférence et habitude.Cela fait partie, hélas de notre nature humaine, lourdement accablée par le péché, et dont la foi souvent discutable, est d’une tiédeur récurrente.Dieu nous connaît, c’est pourquoi sa tâche essentielle est de nous aimer, de nous pardonner et de nous sauver. avec patience et passion, au sens propre comme au figuré.Que saint Ignace, cet homme plein de feu et de désir pour le Christ, bouste notre vie de foi,et nous encourage dans nos engagements. Grand merci Père Etienne..Bonne fête aux Jésuites, aux soeurs de Saint André et à tous ceux et celles qui se réclament de sa spiritualité.